- À qui ai-je l’honneur?
- Les débuts de l’Emporium
- Créneau de brassage et clientèle visée
- Bien s’ancrer dans la communauté
- La bière dont vous êtes le plus fier
- Les projets à venir



Comme toute bonne amatrice de bière de Québec, j’ai visité plusieurs fois l’Emporium. Je me rappelle même de ma toute première visite, à peine quelques semaines après l’ouverture, où on devinait encore les vestiges des anciens lieux. J’étais toute excitée de découvrir un nouvel endroit pour déguster le breuvage houblonné et, exactement comme aujourd’hui encore, j’avais eu l’impression d’entrer dans un repaire un peu secret. L’Emporium est dissimulé entre la banlieue et la ville, dans un modeste centre commercial, où chaque fois qu’on passe la porte, on oublie un peu quelle heure il est. Pour réaliser cette entrevue, j’ai eu le privilège qu’on m’ouvre spécialement les portes lors d’une journée de congé, amplifiant encore plus mon sentiment de clandestinité.
À qui ai-je l’honneur?
C’est par Paolo Galizio et Mathieu Ferland que j’ai été reçue aujourd’hui. Ayant une grande expérience en restauration, Mathieu s’occupe du volet marketing principalement, mais aussi des ventes et des communications. Afin de mieux répondre à la demande et de miser sur la polyvalence, la grande majorité des opérations de la microbrasserie sont réalisées en équipe. Paolo en tant que brasseur, quant à lui, a comme rôle de gérer tout ce qui touche à la bière, de l’approvisionnement à la production, en passant par le contrôle-qualité. Bien évidemment, Mathieu, Paolo et les deux autres associés ont des tâches très complémentaires et indispensables au bon déroulement de l’entièreté des activités du pub.
Les débuts de l’Emporium
Dès qu’on franchit la porte de la microbrasserie, ce qui saute tout de suite aux yeux, après le corbeau géant, c’est… le four à pizza. Alors, qu’est-ce qui est arrivé en premier? Le four à pizza ou la bière? Telle est la question.
La microbrasserie est née d’une envie viscérale de brasser de la bière, bien sûr. Au début, toutefois, Paolo n’avait pas l’idée d’aller au-delà de la production, mais il s’est laissé convaincre par les autres associés qui souhaitaient aller vers la formule pub. Les recherches ont donc mené vers le local qu’on connaît; assez grand pour contenir un restaurant et des cuves de brassage, permettant un volume considérable de production. Pour ce qui est de la localisation, même si le centre-ville avait aussi été considéré, malgré le fait qu’il était déjà bien garni en établissements brassicoles en 2018, c’est la banlieue qui a été retenue, pour sa proximité avec la piste cyclable, les lignes d’autobus, le grand stationnement, etc. “On croyait fortement en l’identité de quartier… que le futur des petites microbrasseries, c’est de s’ancrer dans le milieu, pour fidéliser le quartier.” L’idée de la pizza comme aspect central du volet restauration est venue par la suite, aussi influencée par les origines du brasseur.



Emporium, est le nom qu’on avait donné à un ancien port de Rome, rappelant un lieu d’échange, en plus d’être proche du mot italien, Emporio, qui signifie un endroit où on peut acheter des marchandises de qualité, un genre de supermarché de luxe. Le corbeau, quant à lui, fut choisi parce qu’on souhaitait avoir une image représentative qui évoque la microbrasserie, en plus que c’est un oiseau intelligent, qui vit en groupe et entraide ses semblables.
Créneau de brassage et clientèle visée

Bien qu’elle se qualifiait à la base comme un pub qui servait de la pizza, la microbrasserie se qualifie maintenant aussi de restaurant et agrémente constamment son offre alimentaire. Côté installations brassicoles, l’Emporium a acquis petit à petit son équipement au fil du temps, mais ce n’est que depuis peu qu’on juge qu’on est équipé pour y brasser à la hauteur de ses ambitions. “Faire de la bière, c’est pas nécessairement difficile, mais faire de la bonne bière, c’est très difficile et ça coûte très cher!” Ce sont environ 4 ou 5 brassins qui sont produits hebdomadairement, dans les cuves installées au sous-sol du pub. Bien que l’offre des bières en canettes et celle en fût soient très différentes l’une de l’autre; en canette on tendra davantage vers les valeurs sûres, alors que pour le pub, on osera un peu plus. En même temps, les origines européennes du brasseur font qu’il tente le plus possible de rester fidèle aux styles qu’il brasse, pour offrir une expérience gustative authentique à chaque style de bière. La clientèle visée par l’Emporium a entre 20 et 40 ans et est constituée, entre autres, des beer geeks qui viennent religieusement goûter les nouveautés, mais aussi des sportifs, après une sortie de vélo ou un match de soccer, par exemple. Ce créneau a imposé un certain virage dans la manière de communiquer avec les clients; les collaborations sont axées en ce sens aussi.
Bien s’ancrer dans la communauté
Étant dans une posture stable financièrement et ayant actuellement le vent dans les voiles, il est plus facile pour l’Emporium de se tourner vers la communauté. C’est donc plus naturel, désormais, de se fixer des objectifs pour se projeter vers l’extérieur. Le message de Mathieu est clair : “la communauté est la meilleure manière de fidéliser sa clientèle et de faire en sorte que les gens s’attachent à la marque de l’Emporium”. Cela était un processus évolutif et il a fallu travailler fort, mais on veut aller au-delà de vendre de la bière. On apprécie particulièrement la communauté des sportifs, que ce soit par des commandites chez les jeunes ou encore par des offres à des équipes sportives après un match.

La bière dont vous êtes le plus fier
Selon Paolo, toutes les bières représentent un défi de brassage, ont des histoires différentes et chacune mérite qu’on lui accorde son importance. Il souligne toutefois qu’il affectionne particulièrement tout ce qui englobe le style des pils et que “la meilleure bière c’est toujours la prochaine”! Du côté de Mathieu, ce qui se démarque le plus selon lui touche aux stouts, la Belfast, dry stout à l’azote, notamment ou encore, diamétralement opposée : la Bis, une pilsner double décoction.




Les projets à venir
Pour ce qui s’en vient en 2024, on a plein d’idées, mais ce qui ressort le plus est l’envie de créer des communautés et d’enrichir celles déjà acquises, en plus de la création d’un espace blogue et de différents contenus sur plusieurs plateformes. Il y aura aussi une refonte complète du site internet de la microbrasserie, où on s’assurera d’y documenter des pages sur divers sujets touchant à la bière de près ou de loin. L’année dernière, l’aspect événementiel a vraiment été mis de l’avant et cela se poursuivra aussi cette année. On souhaite donc participer à divers festivals, collaborer avec des entreprises d’à côté qu’on aime bien, récompenser le personnel de l’entreprise via des activités, etc.
Pour ce qui est du brassage en tant que tel, on cherchera bien sûr à voguer sur les tendances à venir, tout en usant de prudence, puisqu’on se dit chanceux d’être en équilibre financièrement et de ne pas ressentir le contexte économique plus difficile actuellement. Ce sont donc de très beaux projets (houblonnés ou pas) qui sont à venir pour la micro au logo de corbeau!

Encore une fois Geneviève, félicitations pour ton très bel article. On découvre toujours des nouveaux endroits, ça donne le goût d’y aller « demain « 😀
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Merci beaucoup Isabelle pour tes bons mots. Je suis contente que ça te fasse découvrir des beaux spots! 🙂
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