Insulaire d’un jour

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Détails de l’itinéraire : 78km, environ 500m de D+

Cidreries visitées : Domaine Steinbach, Domaine Sainte-Famille, Domaine Orléans

Pour ce parcours cyclo-houblonné, j’avais envie de faire différent… ayant été inspirée par mon dernier parcours où les vergers étaient omniprésents. Le Québec regorge de microbrasseries, certes, mais aussi de cidreries qui valent vraiment le détour. L’Île d’Orléans m’a donc semblé être l’endroit par excellence pour un nouvel itinéraire : des paysages bucoliques, de mignons petits villages et des cidreries à profusion. Suis-je la seule à trouver que de rouler sur une île est toujours un peu spécial? Ça ajoute un petit quelque chose, non?

Depuis quelques années, j’avais abandonné l’idée de me rendre à vélo sur l’île, car traverser le pont actuel m’apparaissait trop dangereux, arrêtant donc tout simplement d’aller y rouler. Ayant vendu ma voiture, je réfléchissais à une manière de traverser pour m’y rendre (autre que le kayak). En cherchant des informations sur les délais prévus pour la construction du nouveau pont, j’ai vu qu’un service de navette est offert gratuitement aux piétons et aux cyclistes pendant la durée (indéterminée) des travaux : téléphonez simplement au numéro inscrit sur la pancarte orange à l’entrée du pont. Avis aux cyclistes qui veillent tard : ce transport n’est offert qu’entre 6h et 21h, autrement, la circulation à pied ou en vélo est interdite.

Habituellement quand je venais ici, cela allait de soi d’en faire le tour, mais combien d’entre vous avez déjà roulé sur d’autres chemins que la route ceinturant l’île? Je vous propose donc un parcours légèrement modifié, départ en sens horaire, empruntant le chemin du Mitan et la route des Prêtres, pour ajouter quelques kilomètres et un peu de dénivelé.

Une fois rendue sur l’Île d’Orléans, le mode “touriste” s’est automatiquement activé, et ce, malgré la circulation plutôt dense. En effet, même si j’étais très contente d’avoir choisi d’y venir en vélo de gravelle, avec des pneus de 35mm, car l’accotement est par moment non invitant, j’ai été agréablement surprise par la très grande courtoisie de tous les automobilistes. Dès les premiers coups de pédales sur l’Île, on apprécie de rouler en surplombant le fleuve, permettant des points de vue tout en hauteur. En effet, les vues sur le Mont Sainte-Anne sont magnifiques et changent au fur et à mesure qu’on progresse.

Le premier arrêt au Domaine Steinbach vient rapidement, mais donne le ton avec une terrasse extérieure en marge de grands vergers et une palette de dégustation pas piquée des vers. J’ai dégusté six sortes de cidres produits sur place (l’équivalent d’un petit verre de vin), déclinés selon leur taux de sucre et leur pourcentage d’alcool. Mention spéciale aux deux cidres fortifiés, rappelant un léger Porto. Pour les fringales express, il est aussi possible d’acheter un panier de produits locaux assortis avec un verre de cidre. Enfin, si jamais l’envie vous prenait de jouer les insulaires plus d’une journée, sachez que ce domaine offre aussi de l’hébergement.

Sitôt repartie, je me suis butée à une file infinie de voitures quasiment arrêtées. Me faufilant adroitement sur mon modeste accotement, j’ai compris quelques kilomètres plus loin que l’accumulation d’essieux était causée par un engouement pour la cantine Chez Mag, à la suite d’un article dans le journal ventant leur légendaire poutine. J’ai ensuite entamé la première boucle du parcours, me rendant jusqu’à la pointe est, bifurquant ensuite vent de face. Détail à considérer lorsque vous visitez l’écosystème orléanais : Éole souffle assez fort en permanence, question d’ajouter un peu de défi.

Le chemin du Mitan, point culminant de l’île, offre une traversée sportive de sept kilomètres, mais fort agréable pour les yeux et peu fréquentée par les véhicules. Après la dernière descente assez raide, on revient sur nos pas et tout de suite on accède au deuxième arrêt : le Domaine Sainte-Famille, situé du côté intérieur de l’île.

Mon estomac me criant famine, je me suis laissée tenter par une assiette de charcuteries et de fromages locaux pour accompagner un cidre houblonné; le Roux’blond, un cidre pétillant avec macération de houblons Cascade et Drummond (on peut sortir la fille des microbrasseries, mais on ne peut sortir les microbrasseries de la fille). Mon breuvage était bien balancé entre une légère amertume et un côté sucré : le mariage de la pomme et du houblon est concluant. Le Domaine Sainte-Famille ouvre généreusement sa cour arrière, proposant des tables à pique-nique directement installées au cœur du verger. On peut aussi déguster dans ce décor enchanteur tous les autres produits fabriqués à partir de fruits cultivés sur place, que ce soit du vin blanc, du vin rouge ou des liqueurs et digestifs.

En route vers mon dernier arrêt, j’ai parcouru la dernière boucle de l’itinéraire, comprenant la route des Prêtres et la pointe ouest de l’île, en terminant vent de dos. Fidèle à ma tradition, mon troisième et dernier arrêt en fut un de type “pour emporter” au Domaine Orléans. Malgré mon bref passage, proche de la fermeture, on a pris le temps de m’expliquer en détail tout l’éventail de produits disponibles au kiosque, des cidres aux apéritifs, en passant par des confitures et des marinades. Mon choix s’est arrêté une fois de plus sur un cidre houblonné, le Bi’ré, qui s’est avéré délicieux pour mon apéro du lendemain; juste assez sec avec une finale très rafraîchissante rappelant des arômes de litchi.

Parcours RideWithGPS

P.S. En plus de nombreuses cidreries, l’Île d’Orléans abrite une microbrasserie et regorge de vignobles et d’autres boutiques gourmandes (chocolaterie, nougaterie, etc.). Au plaisir de répéter l’exercice sur d’autres îles de la région; à chaque île, son écosystème!