Douze nuances de vert sur fond gris

Détails de l’itinéraire : ±110 km avec environ 1000m de D+

Microbrasseries visitées : La Souche Stoneham, EXP Artisan brasseur, Emporium

Pour ce troisième parcours cyclo-houblonné, j’avais envie de quelque chose d’un peu plus sportif, alors je vous propose donc un itinéraire qui n’a plus besoin de présentation : Les Équerres. Cependant, avertissement : aujourd’hui je le baptise « Les Équerres ++ » de par les quelques arrêts-bières proposés. 

J’aime faire ce parcours au moins une fois par année, parce qu’une fois rendu, on se sent ailleurs, loin de la civilisation. Malheureusement, souvent, le problème avec les beaux endroits pour pédaler, c’est que de s’y rendre est un peu long et périlleux. Bien qu’il existe plusieurs manières de rejoindre ce fameux itinéraire, j’ai choisi d’y accéder via le boulevard Père-Lelièvre, suivi de la montée de la route de l’Aéroport; je trouve cette option plus efficace que les autres. La montée de l’Aéroport est parfaite avec son gradient constant de 4-5%, car elle nous prépare aux quelques bosses plus costaudes à venir et nous laisse rapidement entrevoir au loin le relief accidenté de la MRC de Jacques-Cartier. 

Lorsqu’il s’agit des Équerres, deux camps s’opposent : « l’équipe horaire » contre « l’équipe anti-horaire ». Si vous êtes un.e habitué.e, vous avez sans doute déjà une opinion sur votre sens préféré du parcours. Qui sait, peut-être arriverai-je à ébranler vos convictions au fil de cette lecture et à vous faire changer de cap? D’ailleurs, les Équerres doivent leur nom aux multiples virages à 90 degrés et aux sinuosités de la route 371. En effet, on se fait pivoter le guidon régulièrement, tout en dévalant les descentes et en attaquant les montées. Peu importe leur verticalité, la récompense paysagère est toujours au rendez-vous.

Mon passage coïncidait avec cet instant de l’année où le récent bourgeonnement des feuillus laisse sortir leurs plus belles teintes verdâtres. Enveloppée dans ces verts tendres, j’ai gravi les côtes, parfois accompagnée de quelques mouches qui avaient senti l’appel de l’été, parfois sous de fines gouttelettes. Arrivée à mon premier arrêt brassicole, malgré cette journée monochrome et légèrement pluvieuse, la terrasse de la Souche Stoneham fut des plus accueillantes avec sa toile géante qui m’a gardée au sec le temps d’un petit ravitaillement. Étant une habituée de la succursale de Limoilou, j’ai apprécié le caractère plus campagnard de celle de Stoneham, adjacente au terrain de golf, dont la terrasse partage l’espace avec une modeste houblonnière.

Mon choix s’est arrêté sur la Canardière, édition 100% québécoise, une double west coast IPA bien juteuse et très goûteuse; fruitée, mais avec une finale résineuse. Malheureusement, les plants de houblon de la microbrasserie ne fournissent pas assez de cocottes pour servir lors du brassage de la Canardière, mais on ne peut être contre la vertu. Un peu de réconfort gustatif en cette journée couverte n’étant pas de refus, j’ai agrémenté mon breuvage d’une spécialité bien reconnue :  un trio des fameuses boules du bûcheron. Été comme hiver, la Souche est particulièrement impliquée dans la communauté avoisinante en versant une part de ses profits réalisés avec son légendaire brassin « Le Fondeur » au centre de ski de fond Stoneham, en plus d’une part de ceux provenant des ventes de la « Limoiloise » à des organismes du quartier Limoilou.

Ensuite, quelques petits zigzags pour rejoindre la piste des Cheminots, assurant un retour descendant tout en douceur. En ajoutant un léger détour d’au plus 1 km, on arrive vers EXP Artisan Brasseur, parfaitement situé, jouxtant la piste cyclable. Malgré que l’établissement soit situé dans un stationnement commercial, les quelques tables à pique-nique sur la terrasse sont chaleureuses et l’intérieur, bien que restreint, l’est tout autant. L’endroit recèle de jeux de société pour vous divertir et offre quelques tapas (avec options végés) pour vous sustenter.

Chez EXP Artisan Brasseur, la rotation des bières est constamment renouvelée (environ 4 nouvelles bières aux trois semaines). Chaque breuvage est brassé selon la philosophie EXPression, EXPloration, EXPérimentation, bien représentée par le mignon logo qui symbolise le singe qui est allé explorer l’espace avant l’homme.

Bien que ce ne soit pas du tout mon genre de bière habituellement, j’y suis allée pour la folie du moment : une slush-bière. Ça m’intriguait. Oui, oui, j’ai opté pour un verre de sûre aux fruits, recouverte d’une lichette de slush acidulée fruitée. Confession : j’ai presque été convertie et je risque de récidiver en période de canicule. Restez à l’affût pour les prochaines bières offertes en slush cet été! Juste comme je quittais, mon regard s’est arrêté par inadvertance sur une canette de stout impériale biscuit graham et noix de coco, qui entrait parfaitement dans mon sac de cadre.

Ce refroidissement en cette journée humide fut bien agréable et m’a donné l’énergie nécessaire pour me rendre à mon dernier arrêt « pour emporter » : l’Emporium. L’aménagement de la terrasse de la micro au logo de corbeau est tellement réussi qu’on oublie qu’on se trouve en plein stationnement longeant le boulevard Henri-Bourassa. Mon dernier arrêt fut bref, juste le temps de troquer ma deuxième gourde d’eau pour une canette de stout impériale.

Gracieuseté du four à pizza importé d’Italie, l’Emporium offre un menu bien garni de plusieurs délicieuses pizzas, reprenant d’ailleurs le nom de l’antique port fluvial de la capitale italienne. De plus, au grand bonheur des épicuriens, plusieurs nouvelles recettes de bières et de pizzas feront leur entrée sur le menu durant la période estivale.

En terminant, primeur : je suis bien heureuse de vous annoncer que l’ouverture d’une seconde succursale de l’INOX est prévue dès l’automne prochain, à Val-Bélair (voir sur la carte du parcours).

Parcours RideWithGPS

P.S. Alors, êtes-vous de ces cyclistes que j’ai croisés en sens inverse du parcours qui le tenteront dans le sens horaire la prochaine fois? Ne serait-ce que pour une récompense houblonnée ou pour les vertiges procurés par le chemin des Trois-Lacs en finale?

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