Poussière et houblon – Vélo de gravelle et microbrasseries dans le Centre-du-Québec

Détails de l’itinéraire : 128km, environ 2000m de D+… 50% gravelle, dont quelques sections très techniques

À la base, je partais rouler ce parcours avec l’intention de me remettre un peu dans le bain de la gravelle, en vue de ma participation au GBC500 la semaine suivante… un événement de 500 km de gravelle sur les chemins de l’Estrie. Bien sûr, histoire de joindre l’utile à l’agréable, j’ai ajouté deux arrêts microbrasseries en chemin.

Pour un cycliste, une route pavée, c’est une route pavée. Mais lorsqu’il s’agit de gravelle, il en existe une foule de types ; compacte, roulante, molle, défoncée, technique, etc. Plus je roule en gravelle, plus je réalise que la liste des déclinaisons s’allonge…

Presque aussitôt sortie de Plessisville, les paysages campagnards m’encerclent et, rapidement, les premiers bouts en gravier apparaissent. Après quelques centaines de mètres, mes jambes réalisent à nouveau la différence entre un dénivelé asphalté et un autre sur du concassé. Heureusement que le couvert nuageux est assez épais pour rafraîchir un peu la journée, parce que mon corps est déjà près de la surchauffe! Quel bonheur de pouvoir se concentrer que sur la rotation de mes jambes. Même si le temps est sec et que je mange pas mal de poussière, les rares fois où un véhicule me dépasse, les descentes et les montées, elles, sont magnifiques. Et je continue de sourire, car je sais que mon breuvage houblonné remédiera à la situation!

Histoire d’ajouter un peu de piquant à ma sortie, au 30e km, tout près d’Inverness, des travaux majeurs me bloquent le chemin. Bien sûr, j’avais vu la pancarte annonçant le tout, mais mon entêtement habituel m’a poussée à aller voir « si ça passait ». Résultat : ça ne passait pas, mais ça passait quand même… mais ne le faites pas! Les travaux devraient se terminer en octobre 2024 (un ajustement sur le parcours a été fait pour contourner cette entrave majeure).

Une fois remise de mes émotions après cette traversée digne d’un parcours d’hébertisme, je me remets machinalement à mouliner et à contempler. Les 40 bornes suivantes, bien que poussiéreuses à souhait, passent très vite et me voilà déjà à mon premier arrêt : le Griendel, tome 2. Le tome 1 de cette microbrasserie ayant récemment déménagé tout près de chez moi, délaissant le quartier St-Sauveur pour le quartier Montcalm. Je me devais donc d’aller visiter le tome 2 aussi. Ayant établi ses pénates à St-Jacques-de-Leeds, ce deuxième opus du Griendel est aussi un endroit plus vaste où l’ensemble des cuves de brassage y élisent maintenant domicile. Le pogo maison (agrémenté d’une délicieuse moutarde maison) et d’une pinte de Kavka, une désaltérante lager noire, ont redonné du pep à mes jambes qui devront affronter la côte tout juste descendue.

Repartie d’où j’arrivais, je remonte la côte un peu difficilement, mais c’est un très bon échauffement pour ce qui s’en vient (même si je l’ignorais à ce moment). Je profite de la montée en bitume jusqu’à l’observatoire de Kinnears’ Mills. Même si j’espérais un plus grandiose point de vue, je prends quelques secondes pour reprendre mon souffle et regarder au loin. Je rejoins ensuite la route McKillop Nord. Dans ma tête, quand ça s’appelle une route, c’est que c’est carrossable… Hélas, ça prend une bonne dose de défi et d’aptitudes pour avancer. Une nouvelle catégorie de gravelle s’ajoute : la route de quatre-roues sur fond d’énormes roches, dans un chemin aussi sombre que la nuit, même en plein jour. J’ai réussi à monter et à descendre sans mettre le pied à terre, mais ce fut de justesse.

L’adrénaline venait à peine de redescendre, que l’histoire se répète dans le 10e Rang Nord. Encore une fois, même si le 10e Rang Sud tout juste roulé était parfait, c’est une toute autre paire de manches du coté Nord : un chemin absolument impossible à emprunter en voiture… j’ai dû marcher un peu cette fois en descente. Si vos aptitudes de vélo de gravelle (ou plutôt, de vélo de montagne) vous le permettent, tentez le coup, c’est un beau défi. Sinon, au lieu de tourner à droite sur le 10e Rang Nord, poursuivez sur la route de l’Église pour rejoindre la route 165, qui vous ramènera sur l’itinéraire.

Dans tous les cas, votre arrivée à la microbrasserie Jackalhop sera salutaire, tant pour reposer vos jambes que pour vous désaltérer. À l’allure d’une énorme grange, les lieux sont très chaleureux, tant à l’intérieur que sur la terrasse. N’ayant pas de service de restauration, on vous permet d’apporter de la nourriture. Un casse-croûte est d’ailleurs stationné tout près, dans le stationnement de la fromagerie voisine, pour vous ravitailler.

C’était ma première fois chez Jackalhop et certainement pas la dernière, car le menu houblonné est vraiment alléchant. Je ne sais pas si c’est la poussière que j’ai mangée durant cette sortie qui m’a inspirée ou l’heure tardive à laquelle elle s’est terminée, mais j’ai goûté la stout impériale Ébène, affinée en fût de Whisky, avec des éclats de cacao, des noix de macadam et de la vanille : un vrai délice!

Aucune idée s’il existe autant de déclinaisons de routes de gravelle que de types de stouts, mais une chose est sûre : j’en ai découvert plusieurs durant cette sortie, houblonnés ou concassés! Ah et j’ai été plus qu’adéquatement préparée pour mon événement de gravelle à venir!

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