- Les débuts de Brasseurs sur demande
- À qui ai-je l’honneur?
- Créneau de brassage et clientèle visée
- Quelle place occupe la bière sur demande?
- Bien s’ancrer dans la communauté
- La bière dont vous êtes le plus fier
- Les projets à venir

Même si je suis allée plusieurs fois chez Brasseurs sur demande, j’ai encore failli passer tout droit devant l’entrée timidement annoncée en bordure du chemin de la Canardière. Aussi surnommée BSD, la microbrasserie est établie à Québec depuis 2017, aux limites des quartiers Limoilou et Maizerets. Les propriétaires ont choisi d’installer leurs pénates au fond d’un stationnement, où un garage était autrefois en opération. Mais une fois qu’on franchit les portes, les effluves de grains sont franches et les doutes se dissipent : on est bien dans un modeste, mais très chaleureux, salon de dégustation.

Les débuts de Brasseurs sur demande
Le nom le dit bien, ce qui était à la base un projet de « brassage sur demande » à petite échelle, s’est transformé en salon de dégustation et en distribution de cannettes chez plusieurs détaillants de la ville et d’ailleurs. Ce sont donc deux brasseurs amateurs, qui ont décidé de partir en affaires pour créer Brasseurs sur demande, constatant qu’aucune microbrasserie de l’époque offrait ce service sur mesure, en aussi petit volume. À la base, le choix du local un peu caché et l’idée de créer un repaire un peu reclus plaisait : se faire connaître, mais pas trop. Prendre de l’expansion, mais pas trop.



À qui ai-je l’honneur?
C’est nul autre que Hugo Charland, brasseur en chef et actionnaire chez BSD qui m’a reçue pour l’entrevue. S’étant greffé à l’équipe de brasseurs de l’entreprise il y a environ 5 ans, il est finalement devenu par hasard le seul responsable du brassage. Conséquence de faire partie d’une petite équipe, Hugo occupe désormais plusieurs chapeaux : responsable de la recherche et du développement de nouveaux produits, de la direction de la production et du contrôle-qualité. Pour arriver à répondre à la demande, il est maintenant épaulé par un assistant à la production qui s’occupe d’une grande partie du brassage de la bière. En plus du salon de dégustation, il y a le directeur des ventes, Rémy Aucoin, et le directeur général, Bertrand Lemoyne. Ce dernier gère la comptabilité, la création des étiquettes, en plus d’un volet de l’entretien mécanique. Autrement dit, la polyvalence est une qualité indéniable que possèdent tous les membres de l’équipe de Brasseurs sur demande et chaque fois qu’une idée naît, le trio en charge discute et prend les décisions de manière concertée.

Créneau de brassage et clientèle visée
Pour ce qui est de l’offre de bière, chez BSD, on tente de se positionner là où il y a une demande et où on pense que le marché se développe. On brasse donc des bières qu’on est certain d’écouler et qui ne resteront pas longtemps sur les tablettes des détaillants, pour s’assurer de toujours vendre des produits les plus frais possible. On ne se qualifie pas de microbrasserie typiquement « hype », mais on s’assure tout de même d’offrir quelques nouveautés et exclusivités, toujours en analysant de près les ventes pour se réorienter au besoin et répondre à la demande. Autrement dit, on n’a pas de créneau brassicole très défini, on essaie de toucher à tout et de suivre les tendances, tant qu’on sait qu’il y a une demande. Étonnamment, les bières les plus populaires en épicerie ne sont pas du tout les mêmes que les plus populaires au bar. La clientèle type de la microbrasserie, sur place, est composée majoritairement de trippeux de bière, des habitants du coin et des amis de la brasserie.
Au moment d’écrire ces lignes, sur le menu en fût, les IPA et la sûre aux fruits sont vraiment les produits distinctifs de BSD. En épicerie, la série des Nordiques (IPA, session IPA et double IPA) est le trio de produits vedette sur les tablettes depuis les tout débuts.
Quelle place occupe la bière sur demande?
« Désormais, plusieurs microbrasseries font aussi du sur demande, mais chez BSD, ça fait vraiment partie de notre ADN! » Aujourd’hui, l’étendue des clients est plutôt vaste : des restaurants, des particuliers, des événements corporatifs et bien que les proportions fluctuent avec les saisons, c’est environ 40% du chiffre d’affaires qui provient des produits sur mesure.

D’ailleurs, si vous êtes tentés par l’idée de vous faire brasser une bière personnellement, selon vos critères, c’est ici que ça se passe. Sachez aussi que l’option d’une bière générique, avec une étiquette personnalisée est possible. Il suffit d’avoir un projet en tête et l’équipe de Brasseurs sur demande vous montre les possibilités! Rendez-vous sur tabiere.com !
Bien s’ancrer dans la communauté
Bien que les collaborations étaient monnaies courantes il y a quelques années, on observe un ralentissement de cette pratique. La raison de cette diminution n’est pas claire, mais avec l’état du marché, peut-être que les consommateurs sont moins centrés sur la nouveauté? Peut-être qu’avec la situation économique actuelle, l’envie est davantage de consacrer le budget bière à des valeurs sûres? Chose certaine, peu importe le type de collaborations à venir, pour BSD, « entretenir des liens conviviaux et un esprit de fraternité avec les autres brasseurs, c’est super important; ça fait partie du tissu social de l’univers brassicole ».



La bière dont vous êtes le plus fier
Pour ce qui est du produit chouchou de Brasseurs sur demande, j’ai plutôt eu droit à une réponse en trois temps.
La première bière figurant dans ce top 3 est une bière barriquée : une stout impériale vieillie en fûts de bourbon. Elle représentait un gros défi technique, étant donné que c’était la première fois qu’on brassait ce type. Hélas, ne la cherchez plus sur les tablettes, tous les stocks ont été écoulés depuis. Hugo m’a généreusement fait cadeau d’un exemplaire restant dans sa réserve personnelle et je confirme que ce nectar qui a maturé près d’un an en barrique était divin!
Le deuxième produit est la P’tite nordique, une session IPA à 3,5%, membre du trio de la série des Nordiques. Encore une fois, beaucoup de tests de recettes ont dû être faits avant que les essais-erreurs donnent un produit à la hauteur. Hugo pensait à tort que ce projet serait court, mais il considère finalement être arrivé à une bière légère, mais raffinée dont il est fier!

Enfin, la dernière et non la moindre, qu’on considère un produit unique sur le marché : La Perla. Tant dans ce qu’elle offre comme saveurs, que dans sa génèse, cette gose mexicaine brassée avec de la lime, de la coriandre, du sel et un peu de piment habanero sort du lot. Les ingrédients utilisés lui confèrent un côté floral, fruité et légèrement sûr; un tout parfaitement balancé.
Les projets à venir
Que ce soit pour répondre à la demande grandissante des produits sans alcool ou pour offrir une alternative aux habitués qui veulent se rincer le palais après une soirée bien arrosée, la série lilipuciale, dont des déclinaisons sont toujours disponibles en fût, offre des bières sans alcool. Cette année, pour le mois sans alcool, c’est une IPA et une berliner weisse poivre et citron qui seront à l’ardoise.



Bien que la consommation de produits alcoolisés soit partout en baisse depuis quelques temps, BSD est très à l’écoute des consommateurs et fait beaucoup d’efforts pour créer une vie, garnir le calendrier d’événements. « On veut aller chercher des gens qui, autrement, ne viendraient pas. » Un petit salon (aussi disponible pour des locations de particuliers) avec des équipements multimédias attenant au bar accueille souvent des projections, des soirées de poésie, des tournois de jeux vidéos et tout autre idée rassembleuse. La meilleure manière de rester au jus est de surveiller la page Facebook de la microbrasserie. Santé!

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