L’abondance est dans le pré

Détails de l’itinéraire : 115km, environ 700m de D+ et 2,5km de gravel

Microbrasseries visitées : La Confrérie, Oxymore

En début de saison, je vais souvent rouler sur la 132, direction ouest, car l’accotement est généreux et la vue sur le fleuve qui s’élargit est plutôt apaisante. Une fois l’été installé, rares sont les fois où je pense retourner y rouler, alors l’idée d’un parcours cyclo-houblonné dans ces environs était l’occasion parfaite pour renouer avec le secteur. En plus, j’ai choisi de visiter deux endroits où je n’ai encore jamais mis les pieds.

Ce qui m’a d’abord frappée, c’est la quantité importante de fermes… je connaissais l’existence des nombreux vergers, mais je n’avais jamais remarqué que la culture maraîchère et fruitière était autant prolifique aux abords de la 132. Moyennant un petit détour vers une bleuetière dans le chemin du Vire-crêpes, vous pouvez même déguster une crème glacée molle à base de vrais bleuets. Comme ce parcours est majoritairement plat, il est facile de se mettre en mode contemplation et je me suis mise à compter le nombre d’entreprises de fruits et légumes… perdue dans mes pensées.

Arrivée près de Saint-Antoine-de-Tilly, je me suis permis une petite bifurcation vers le village, histoire de prendre une pause de la circulation et d’admirer quelques habitations ancestrales colorées.

En reprenant la 132, soyez attentif pour ne pas manquer la montée sur votre gauche, pour accéder au premier arrêt brassicole : La Confrérie. Rassurez-vous, l’intense degré d’inclinaison de la pente à gravir est proportionnel à la satisfaction que vous ressentirez en accédant à la terrasse de la microbrasserie. Je suis immédiatement tombée sous le charme de l’aménagement au pied des pommiers, c’est intime et j’aurais voulu y passer tout l’après-midi. J’y ai vraiment ressenti l’esprit rassembleur et de partage qu’invoque le nom de la micro. À La Confrérie, les bières fruitières sont à l’honneur et on s’intéresse aux cultures émergentes comme les camerises, les kiwis rustiques et le schisandra pour créer des assemblages uniques ajoutés aux brassins lors de la fermentation. Soulignons aussi que les brasseurs prennent soin d’utiliser le plus possible les fruits qui poussent à même les champs du verger, tout en s’approvisionnant de malts et houblons locaux (Houblon Double LL, Houblons des Jarrets noirs, Malterie Caux-Laflamme et Innomalt).

Aussi, bien que l’établissement mentionne qu’on puisse apporter notre lunch, on y sert en plus quelques grignotines; je me suis d’ailleurs laissée tenter par le bretzel géant directement sorti du four et je n’ai pas regretté mon choix. Avec sa pâte légèrement salée à l’extérieur, juste d’en parler, j’en salive encore. Enfin, primeur estivale cette année : après huit années d’opération, une première production de canettes aura lieu! Hourra!

N’ayant toujours pas réussi à m’entendre avec moi-même sur le nombre de vergers croisés jusqu’à maintenant, j’ai poursuivi ma route, seule au monde, sur le court tronçon de gravier pour entrer dans les terres et me diriger vers Saint-Gilles.

Le fond du petit, mais grand, rang qui abrite la microbrasserie Oxymore m’a accueillie bien chaleureusement pour étancher ma soif. Le verre de scotch ale que j’y ai dégusté était délicieux, avec un goût sucré équilibré à point et une douce amertume. Pour demeurer dans les figures de style, je me suis pressée lentement, puisque cette paisible pause était agréable, calmement sur la table à pique-nique dehors. La microbrasserie maîtrisant beaucoup mieux l’art de l’oxymore que moi, celle-ci a pris soin d’étendre la figure de style jusqu’aux noms de ses canettes, avec ses brassins “nouveaux classiques” et “éternels éphémères”. Tout comme La Confrérie, Oxymore vise la production de bières 100% locales, tout en revisitant certains classiques de partout dans le monde, avec des ingrédients bien de chez-nous. Enfin, réjouissez-vous, les propriétaires viennent d’obtenir leur permis de terrasse et un aménagement extérieur convivial est ainsi prévu pour cet été. Notez aussi que quelques petits encas d’entreprises locales sont présentement au menu et que cette offre sera bonifiée sous peu, vers un menu style pub.

M’étant bien refroidie par cette chaleur, j’ai pris le chemin du retour, une canette de Kolsch en plus dans mon sac de cadre, oubliant de ce fait où j’en étais avec le dénombrement de vergers croisés lors de ce parcours.

Parcours RideWithGPS

P.S. Je ne sais pas pour vous, mais j’ignorais avant d’écrire cet article que le mot “verger” référait à un “terrain planté d’arbres fruitiers” et non simplement à un terrain où on cultive les pommes. Sachant cela, j’abandonne le compte exact du nombre de vergers croisés sur la 132, tant ils sont abondants et y reviendrai plutôt pour un prochain parcours reliant les cidreries avoisinantes!

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